<aside> 📗 Résumé

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Il était une fois une princesse… qui avait reçu la malédiction d’être venimeuse au toucher. Soraya a vécu sa vie cachée, loin de sa famille, dans sa chambre, au dernier étage du palais, ou dans les allées de la roseraie du Golestan. À l’approche de la cérémonie du mariage de son frère jumeau, Soraya doit décider si elle est prête à sortir de l’ombre pour la première fois. Dans le donjon se trouve un démon qui détient les réponses dont elle a soif, les réponses à sa potentielle liberté. Et en bas du palais, se trouve un jeune homme qui n’a pas peur d’elle, dont les yeux voient au-delà de la peur, comprennent qui se cachent sous le poison. Soraya pensait savoir où est sa place dans le monde, mais une succession de choix imprévus la conduisent?à des conséquences qu’elle n’aurait jamais imaginées. Elle commence alors à se demander qui elle est, qui elle est en train de devenir : humaine ou démon ? Princesse ou monstre ?

<aside> 🤔 Avis

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Soraya est une jeune princesse cachée de tous, et pour cause : la jeune fille est vénéneuse au toucher. Pourtant, après de longues années sans se mêler aux autres, elle décide de sortir de l'ombre.

J’ai été assez surprise par cette lecture, car elle regorge de références à des contes peu connus ; typiquement, toute cette inspiration du Moyen-Orient m’a énormément plu (en ce moment, j’écoute un podcast sur Les Mille et Une Nuits, donc je trouve que cela colle parfaitement au thème). J’ai trouvé le travail de l’auteur très bien fait. Elle a réussi à créer un univers cohérent, avec un accent particulier sur la mythologie persane. Il y a aussi quelques références à des contes plus européens, avec par exemple, les nombreuses mentions de roses (qui rappellent La Belle et la Bête) ou encore Raiponce.

L’accent du livre est mis sur la solitude et la non-considération d’une jeune fille qui aurait pu tout avoir (on rappelle que Soraya est une princesse), mais à qui on cantonne de rester dans sa chambre à compter les mouches. On ressent et on comprend sa frustration, qui était totalement légitime à mes yeux, et j’ai trouvé cela tellement triste. Au final, Soraya souhaite uniquement être libre et être aimée ; malgré ses choix parfois douteux, peut-on réellement lui en vouloir ? Qui est coupable de ces événements : la jeune fille qui souhaitait vivre une vie normale ou sa famille qui l’a exclue et isolée de tous ? Même à la fin de ce livre, on ressent une fracture entre Soraya et le reste de sa famille, ainsi que de son peuple ; elle n’a jamais été et ne sera jamais vraiment acceptée par les siens.

Les sentiments de haine et de frustration sont vraiment bien décrits, mais à l’inverse, l’amour est un peu moins maîtrisé. Les idylles entre les personnages m’ont paru un peu grotesques, même si je comprends l’objectif, cela manque clairement de finesse. Pour les relations entre Soraya et sa mère ou son frère, j’aurais aimé ressentir encore plus cette ambivalence entre la haine et l’amour ; ici, la manière dont elle est traitée reste encore assez superficiel.

Malgré tout le travail accompli et les points positifs, je me suis tout de même un peu ennuyée pendant cette lecture. J’ai trouvé le rythme un peu plat ; tout est dit d’une voix assez monocorde, et j’ai trouvé cela assez long à certains moments.

Bien que je n’aie pas apprécié plus que ça Soraya (question de goût, je suppose), j’ai adoré le travail effectué sur les personnages. Les personnages sont très humains : ils prennent de mauvaises décisions, se fâchent, sont imbus d’eux-mêmes ou encore jaloux. Même pour le "méchant" de l’histoire, on parvient à ressentir une certaine empathie et à « l’apprécier », et inversement pour les « héros ».

Pour conclure, un livre très bien travaillé sur son intrigue, avec des références aux contes européens et du Moyen-Orient. Toutefois, le style d’écriture est assez lent, et les relations interpersonnelles ne sont pas suffisamment développées.

Il y a tant de choses que tu ne sais pas, que je ne peux pas te confier. Mais crois-moi quand je dis qu’à ta place, je n’ôterais pas mon armure pour un mot gentil ou une caresse. C’est mon conseil, d’un monstre à l’autre.